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 Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire)

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Vargas
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MessageSujet: Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire)   Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire) EmptyVen 2 Avr 2010 - 11:45

Sagavores, sagavores ; Synopsiens, synopsienes ; Mesdames, messieurs ; Mesdemoiselles, mes damoiseaux... bon, je pense que j'ai oublié personne Tirer la langue
Alors voilà, comme peut-être certains le savent je m'exerce à l'art délicieux de l'écriture. Et mercredi dernier, au coeur de la lecture d'une récente nouvelle de Georges-Olivier ChateauReynaud ( je sais, je dis juste ça pour me la péter, c'est la seule que j'aie jamais lue de lui A mourir de rire ! ) m'est venue une idée. Une idée de livre qui, bien que très agréable à écrire, ne mériterait tout de même pas sa place dans une bibliothèque. Aussi me suis-je dit que, comme j'aimerais quand même écrire ce petit livre Chewing gum ! , je ferais bien de le mettre tout simplement sur internet sous forme d'un chapitre par semaine Smiiile . Je ne vous fait pas de synopsis, la lecture est assez rapide et je l'espère agréable. Lâchez vos messages et commentaires si vous en avez, voici le chapitre 1 ! Je reviens dans une semaine vous poster le deux SUPER ! SUPER ! ( que je n'ai pas encore écrit ).



Résidence d’Auteur
Chapitre 1 : Arrivée à La Creuse


Benoît se leva du siège inconfortable, remis son manteau de couleur brune, attrapa sa valise sur le porte-bagages et sortit du train en hâte. C’était une petite gare, seules trois autres personnes étaient descendues à cet arrêt. Benoît lança quelques regards autour de lui et, constatant que personne n’était encore là pour l’emmener, se dirigea vers les toilettes. Après s’être soulagé, il s’avança vers le lavabo pour s’y laver les mains. Tandis qu’il se frottait vigoureusement à l’aide du savon, il regarda sa réflexion dans le miroir. Plutôt grand et maigre, les yeux bleus et les cheveux bruns, son reflet le regardait avec lassitude. Des cernes s’étalaient sous ses yeux et son expression hébétée témoignait du peu de sommeil dont il avait pu profiter cette nuit. A bien y réfléchir, avait-il bien fait d’accepter aussi vite ? Beaucoup de détails ne lui avaient pas étés communiqués et à présent leur importance lui paraissait capitale. Il sortit des toilettes et alla s’asseoir sur un banc, attendant toujours quelqu’un pour venir le chercher. Il ferma doucement les yeux et tenta de se reposer. Il fit alors plus attention à ses sensations et constata avec dépit que son dos lui faisait mal, presque un lumbago. Aussi, quelle idée de le faire venir en seconde classe pour un trajet de huit heures à travers la France ? Pendant toute la durée du train de nuit il avait senti un ressort de son siège lui rentrer dans la chair du dos. Il se releva, mieux valait être debout pensait-il, le simple fait d’être assis lui rappelait le supplice qu’il venait tout juste de subir.
Il remarqua alors une jeune femme, debout sur le quai, qui semblait chercher quelqu’un des yeux. En désespoir de cause, Benoît s’avança vers elle. Elle le regarda s’approcher, semblant l’évaluer. Finalement, alors qu’il n’était plus qu’à quelques mètres d’elle, elle lança :
- « Je suppose que vous êtes là pour la résidence d’auteur ?
- En effet, est-ce qu’on pourrait y aller parce que je viens de passer une nuit des plus désagréable et tout ce qui m’importe à présent est de trouver un lit. »
Elle lui sourit largement et lui fit signe de la suivre. Arrivés sur le parking à l’arrière de la gare, elle se dirigea vers une petite voiture grise. Elle l’aida à installer son bagage dans le coffre et le fit ensuite passer à l’avant tandis qu’elle s’asseyait devant le volant. Benoît la regarda de plus près : elle semblait avoir une trentaine d’année, ses cheveux bruns étaient très bien peignés et ses vêtements indiquaient qu’à n’en pas douter, elle ne faisait pas partie des campagnards du coin. Elle sortit du parking et commença à avancer sur une petite route bordée de hauts arbres dont la rousseur évoquait un coucher de soleil. Benoît se calla mieux dans son siège et ne put réprimer un soupir de satisfaction en le trouvant moelleux et agréable. Après quelques minutes de silence, la jeune femme lança :
- « Votre nom est bien Benoît Duval n’est-ce pas ?
- Oui, et le votre ?
- Marlène Créchand, enchantée. Vous a t’on informé des différents aspects de votre séjour dans la région ?
- Pas vraiment, j’ai juste reçu une lettre me conviant à la résidence d’auteur de La Creuse afin de participer à une sorte d’expérience. Comme il semblait que vous ayez envoyé le même message à d’autres écrivains peu connus, j’ai accepté très vite pour avoir une place. Je ne suis pas vraiment au courant d’en quoi consiste ce séjour. »
Marlène lui lança un sourire maternel et lui expliqua :
- « Vous allez participer à une petite expérience organisée par la région Rhône-Alpes. Nous avons convié huit auteurs de genres très différents dans la résidence d’auteur montagnarde de La Creuse dans le but de vous faire cohabiter pendant deux mois. Nous comptons observer l’évolution de votre style par rapport à vos précédents écrits afin de constater si la proximité d’écrivains d’autres genres littéraires peut vous influencer. Pour que cette expérience puisse être probante nous devions vous couper du monde, aussi nous vous avons installé dans une résidence en pleine montagne, aucun réseau internet ou téléphonique disponible donc aucun contact possible avec le reste du monde. Les sept autres auteurs sont déjà sur place et dès demain l’expérience pourra commencer. Pendant deux mois vous vous nourrirez avec les provisions sur place et bénéficierez d’un certain luxe. Le 28 février nous reviendrons vous chercher et observerons les écrits que vous avez produit pendant cette période. En récompense de votre participation vous toucherez par ailleurs dix mille euros. Vous avez déjà signé le contrat donc il ne vous reste plus qu’à vous installer.
- Je vois, je n’avais pas imaginé que ça durerait si longtemps. Mais bon, ces derniers temps j’étais à court d’inspiration, peut-être que c’était ça qu’il me fallait : me couper du monde en compagnie d’autres écrivains.
- Je vous ai précisé qu’ils étaient de genres littéraires différents, jeune homme, donc ne vous étonnez pas si certains différents surviennent.
- Mais qu’entendez vous par autres genres littéraires ?
- Le plus simple est de vous nommer les autres participants : Aline Meunier, auteure de Eve ou l’amour primaire et de Toutes les Larmes de mon cœur, le couple Rébecca et Pierre Tendresse, auteurs de La Passion débridée et de La bête à deux dos, Abel Zébuth, auteur de Sabbat dans la forêt Noire et de Les Neufs enfers de Baal, Antoine Abscons, auteur de La péninsule de Mercure et de Vitesse Lumière, Paul Faraud, auteur de Minuit cinq, gare Montparnasse et de La noyée du canal St Martin et enfin Tatiana Rigoriste, auteure de Le Complexe Lucas Salpétrière et Le Syndrome Sakermazok. Comme vous pouvez le constater nous avons une romantique, un couple d’auteurs érotiques, un sataniste de bas étage, un drogué de science-fiction, un piqué du polar, une psychologue enragée… et enfin vous.
- La compagnie qui m’attend s’annonce… hétérogène.
- Oui, c’est justement là le but de l’expérience. D’ailleurs elle repose surtout sur vous.
- Pourquoi donc ?
- Parce que vous avez écrit trois ouvrages et que chacun était d’un genre littéraire différent, aussi, selon l’écrit final de votre séjour, nous pourrons constater quel genre a « gagné » si je puis dire.
- Vous avez bien fait de me choisir dans ce cas, je change d’idée toutes les cinq minutes, impossible de me fixer sur quelque chose à part si cela me plaît vraiment. »
Elle sourit amicalement, puis le silence revint. Après une demi-heure de route ils passèrent dans un petit village dont la plaque était « La Creuse » avant de se diriger sur une route peu praticable qui passait à travers la montagne pour mener à une petite vallée isolée. Le voyage dura près de trois heures et Benoît constata que, malgré le confort certain des sièges, son derrière conserverait de nombreux bleus de ce sentier où les nids de poules étaient plus fréquents que le bitume
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MessageSujet: Re: Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire)   Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire) EmptyLun 12 Avr 2010 - 17:46

Bon, voilà un peu plus d'une semaine que j'ai posté le premier chapitre et je reviens avec le second ! SUPER ! ( comment ça 3 jours de retard ? Ah, oups... Tant Piiiiiiis ! Smiiile )
Je remarque qu'une soixantaine de personne sont passées par là, j'espère que quelques -unes ont osé lire le contenu. Cependant, juste histoire que j'aie pas l'impression de faire ça juste pour moi, essayez de laisser un ou deux petits commentaires, ce serait sympa Perdu ?!
Bon, sans plus de préambule, voici le chapitre 2 :

Chapitre 2 :
Paul Faraud & Abel Zébuth


La résidence était en réalité un grand chalet qui s’étendait sur toute une rive de la vallée dont le centre était occupé par un petit cours d’eau nommé « le Creusot », appellation tirée directement du village qui se trouvait à quelques kilomètres en contrebas. La première pensée qui effleura l’esprit de Benoît à son arrivée fut qu’il était enfin arrivé ! Après ce train infernal et ce parcours du combattant dans les routes montagnardes, retrouver le sol sous ses pieds le rassurait. Marlène, la réceptionniste, l’aida à sortir sa valise du coffre et le mena, en passant par un petit pont, à ce qui allait être son domicile pendant les trois mois à venir. Le bâtiment était divisé entre deux étages et une vaste cave. L’étage était constitué des chambres assez spacieuses des écrivains qui étaient au nombre de huit, de trois salles de bain et WC et d’un long couloir assez large pour y installer un fauteuil. Le rez-de-chaussée, dont la superficie était plus impressionnante, comportait une petite piscine pourtant assez profonde, une cuisine pleine d’ustensiles plus tranchants les uns que les autres, un salon muni d’une grande bibliothèque, d’une grande salle à manger et d’une pièce pleine de Cds et d’une chaîne Hi-Fi. Enfin, le sous-sol était un immense garde manger comportant une cave pleine de vins et d’alcools ainsi qu’une chambre frigorifique contenant assez de nourriture pour survivre un an. Marlène lui fit visiter le sous-sol assez rapidement en lui disant que les auteurs devraient se débrouiller entre eux pour savoir à qui appartiendrait la tâche de préparer le repas. Ensuite, elle lui montra le rez-de-chaussée où il rencontrèrent un jeune homme assis dans un siège, profondément concentré dans sa lecture. Il était de taille moyenne, avait les yeux perçants, les cheveux sombres et le teint pâle. L’ouvrage qu’il observait avec tant d’insistance était nommé « L’Homme aux Cercles Bleus ». Lorsque enfin il remarqua les nouveaux venus, il sourit tout d’abord chaleureusement à Marlène avant de s’intéresser à Benoît. Celui-ci se sentit très mal à l’aise devant le regard sérieux et intrigué que posait l’homme aux cheveux noir sur lui. Enfin, ce dernier se leva et, en lui tendant une main amicale, lui lança :
- « Très heureux de vous rencontrer, je suis Paul Faraud, écrivain professionnel. Je suppose que vous êtes le dernier membre que nous attendions. 
- En effet, je m’appelle Benoît Duval. Je crois avoir lu l’un de vos livres par le passé. Je crois qu’il s’appelait… Midi Cinq, gare de Montparnasse.
- MiNUIT Cinq, gare de Montparnasse, » rectifia Paul qui, malgré son regard sympathique, ne semblait pas moins offusqué de cette erreur « mais qu’importe, cela me fait plaisir de voir un nouveau visage. Il faut dire que les autres locataires sont ou peu loquaces, ou affreusement inintéressants. Je crois que seuls Antoine Abscons et Tatiana Rigoriste sauvent le tout ! Enfin ne parlons pas de malheur, je vous laisse poursuivre votre visite des lieux. Je vous retrouverais plus tard pour faire plus ample connaissance. »
Et il détourna le regard vers son livre sans même laisser le temps à Benoît de répondre. Le jeune homme regarda Paul de plus près et trouva que son air si sérieux sonnait faux, mais il n’eut pas le temps d’approfondir son observation que Marlène le faisait monter à l’étage.

Elle le conduisit tout d’abord à sa chambre qui comportait en tout et pour tout : un lit, une commode, une étagère, un bureau, une commode, un tapis d’un goût discutable, une petite table et des toilettes. Elle était propre, les murs et les draps du lits étaient immaculés, même le bureau était d’une pâleur lunaire. Marlène lança :
- « Voilà, c’est ici que vous vivrez pour les mois à venir. Vous pouvez faire ce qui vous plaît de cette chambre, que ce soit la repeindre ou jeter certains des objets présents par les vôtres. 
- Pourquoi vous me dites ça ? J’ai l’air de vouloir transformer tout le mobilier ?
- Non, c’est juste que… Comment dire, l’un des autres locataires, Abel Zébuth l’écrivain sataniste, est arrivé il y a déjà plus d’une semaine et a tenu à préparer sa chambre selon ses goûts. Je préfère vous prévenir d’avance que c’est assez incongru.
- Je m’attends à tout venant de gens comme lui.
- Justement, je vais vous le présenter. Suivez-moi. »
Elle ressortit de la chambre et Benoît, après avoir posé sa volumineuse valise et son manteau, la suivit. La chambre d’Abel était la voisine de droite, la porte était fermée et une forte musique en sortait. Marlène dut frapper à grand coups avant que celle-ci ne s’éteigne et que la porte ne s’ouvre. L’homme qui ouvrit était affreux : grand, maigre, les yeux rougis et fatigués couverts d’un maquillage noir qui dégoulinait le long de ses joues osseuses, de longs bras fins et blafards. Il était torse nu et sa faiblesse physique était ainsi montrée au grand jour. Il avait une cigarette à la bouche et des yeux globuleux et vitreux. Benoît fut parcouru d’un frisson à la vue de cet homme et surtout de son regard… un regard mort et froid.
- « Vous voulez quoi ?
- Je viens vous présenter votre nouveau colocataire : Benoît Duval.
- T’écris quoi ?
- Je… Je sais pas encore.
- Ben ça c’est malin ! T’as un sujet de roman au moins ?
- Pas vraiment pour l’instant mais je…
- Pfff, c’est désespérant. Enfin entre dans ma piaule, qu’on se présente.
Il se retourna et alla s’asseoir lourdement sur son lit. Benoît entra timidement sous le regard encourageant quoique partagé de Marlène. La pièce était assez inquiétante, à l’image de son propriétaire. Des rideaux noirs étaient tirés, plongeant la pièce dans une obscurité entrecoupée par la dizaine de bougies disposées un peu partout. La fumée que celles-ci répandaient dans la pièce close ainsi que celle déversée par la cigarette dans cet espace clos rendaient l’atmosphère sulfureuse.
- Donc toi c’est Benoît, c’est ça ?
- Oui, enchanté.


Voilà voilà ! La semaine prochaine ( ou plutôt ce vendredi en fait ) viendra le chapitre 3. Je tiens aussi à préciser que pour l'instant je présente les personnages et le cadre spacio-temporel, mais ensuite viendra l'action Smiiile
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MessageSujet: Re: Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire)   Livre : La Résidence d'Auteurs (un chapitre hebdomadaire) EmptyMar 11 Mai 2010 - 12:44

Chapitre 3
Meunier & Tendresse

Benoît se tira enfin hors de la chambre d’Abel, les poumons enfumés de ses bougies prétendument « mystiques » et la tête farcie des idées plutôt surprenantes du jeune auteur. En trente minutes, Abel n’avait parlé que de lui sans se soucier réellement de sa présence, avait allumé trois bougies supplémentaires et avait augmenté le son d’une musique insupportable de Marilyn Monson. Benoît, discret mais attentif, avait ainsi appris qu’Abel avait une culture encyclopédique dans des milieux inutiles comme les démons, l’enfer et la torture, qu’il n’aimait pas la vie et que son rêve « secret » était de participer à un sabbat gothique. Abel avait de plus déclaré que cette idée de résidence d’auteur lui paraissait stupide, mais qu’étant donné que rien ne lui importait il avait participé. Bref, Benoît n’avait trouvé chez le jeune sataniste aucune qualité et restait consterné par sa pauvreté d’esprit, se demandant même comment il pouvait être qualifié d’auteur. Il se demandait même si ce n’était pas là son interprétation stéréotypée du satanisme plutôt que le réel courant de pensée.
Marlène le réceptionna à sa sortie, le regard une nouvelle fois partagé entre compassion et amusement.
- « Sacré numéro, pas vrai ?
- On peut dire ça comme ça. Pourrait-on aller dehors, j’ai besoin d’air frais, vite !
- Il faudrait au moins que je vous présente auparavant…
- Non, dehors ! » coupa abruptement Benoît.
Marlène parut un peu surprise de ce ton sans réplique, mais elle le conduisit à la sortie en passant par la bibliothèque où Paul, toujours plongé dans son livre, ne leur accorda pas un regard. Au dehors, Benoît resta cinq bonnes minutes simplement à respirer, puis il remarqua une silhouette assise à côté du petit cours d’eau. Lui et Marlène s’avancèrent d’un même pas et arrivèrent rapidement à la hauteur de l’individu. C’était une jeune femme, la taille fine, les cheveux brun écorce et de petites lunettes posées sur un nez sculptural. Elle était assise et lisait attentivement un petit ouvrage dont le nom n’était pas visible, son visage était baigné de larmes et ses yeux miroitaient d’une innocence émerveillée. A dire vrai, elle dégageait une aura un peu pathétique, comme si la réalité n’existait pas pour cette jeune femme. Marlène coupa cours aux observations de Benoît en laçant :
- « Bonjour Mlle Meunier, désolée de vous déranger mais je dois vous présenter le nouvel arrivant ! »
La jeune fille sursauta, essuya prestement ses larmes et regarda Benoît d’un air désintéressé. Elle lui sourit pour la forme et dit :
- « Je m’appelle Aline Meunier, enchantée. Quel est votre nom ?
- Benoît Duval, ravi de vous rencontrer.
- Benoît Duval… vous avez déjà écrit quelque chose ? Parce que votre nom ne me dit rien. 
- Oui, trois ouvrages. Le premier portait sur un thème de science-fiction, le second était plutôt basé sur le merveilleux et pour le dernier en date je me suis essayé au polar… expérience infructueuse je dois dire. 
- Intéressant, dit elle alors qu’il était évident que cela l’ennuyait, pour ma part j’ai trouvé depuis longtemps ma vocation dans le romantisme.
- Je crois avoir déjà vu l’un de vos livre à la librairie.
- Ils y sont nombreux, beaucoup de gens lisent mes livres. Mon dernier, Toutes les Larmes de mon Cœur, a remporté le prix Femina et s’est vendu a plusieurs centaines de milliers d’exemplaires.
- Impressionnant, mon propre record se situait aux entours de quarante mille ventes je crois.
- Pour être franche c’est assez pittoresque ! » dit-elle avec un petit rire agaçant.
- « On peut dire ça, mais puis-je alors vous demander ce qu’une aussi grande auteur que vous fait dans une résidence pour petits écrivains ?
Elle sembla prise au dépourvu et choquée, elle était prête à répliquer lorsque Marlène, sentant que la conversation risquait de tourner au vinaigre, lança :
- « Benoît, maintenant que vous avez fait connaissance avec Aline, il vaudrait mieux que je vous fasses rencontrer les autres résidents. Suivez-moi. »
Benoît la suivit, mais remarqua le regard noir que lui lançait Aline. Alors qu’ils rentraient dans le chalet, Marlène lui glissa :
- « Un conseil, calmez-vous. Vous êtes ici depuis moins d’une heure et vous vous êtes déjà fait une ennemie, et croyez-moi, cette jeune fille a la rancune tenace.
- Je suis désolé, c’est juste qu’entre le manque de sommeil, le mal de dos, les poumons enfumés… je suis un peu irritable pour le moment.
- Je comprends, il vaudrait mieux que je vous reconduise à votre chambre et que vous fassiez une sieste. De toutes manières je ne repars que ce soir, il me reste quelques vérifications à faire concernant les provisions et les réserves d’électricité… quand vous aurez rencontré Antoine Abscons, vous comprendrez cette dernière précaution. »
Benoît la regarda d’un air étonné, mais n’en demanda pas plus. Ils montèrent à l’étage, mais sur le chemin de la chambre ils rencontrèrent deux autres résidents. Il s’agissait du couple Rébecca et Pierre Tendresse. Rébecca était de taille moyenne, blonde aux yeux bleu azur, avait des formes très avantageuses et un sourire coquin. Elle était vêtue d’une petite jupette en jean et d’un maillot de corps trop petit qui faisait clairement ressortir ses seins. Son mari, qui la tenait langoureusement par la taille, était torse nu, exhibant ses imposants pectoraux. Il était grand, beau, avait les cheveux bruns et les yeux bleus. Son regard était séduisant, donnait envie de s’y noyer, de s’y laisser aller. Côte à côte, les époux dégageaient une sensualité déconcertante.
- « Tiens ? Un nouveau venu ? » demanda Rébecca en lançant un regard appuyé à Benoît. « Vous nous présentez Marlène ? 
- Avec plaisir. Benoît, je vous présente Mme Rébecca Tendresse et M Pierre Tendresse. Mme Tendresse, M Tendresse, je vous présente l’écrivain Benoît Duval.
- Enchantée ! » s’exclama Rébecca en le serrant dans ses bras d’une manière qui le mis mal à l’aise. « Tu vas donc être des nôtres pendant ce séjour, j’en suis ravie ! »
- De même pour moi, » dit Benoît, les joues empourprées, « j’espère que ça se passera bien entre nous.
- Pas de souci mon gars, » lança Pierre avec un sourire hollywoodien, « ce séjour ne peut que se passer bien ! Passe par notre chambre un de ces soirs si tu veux ! Maintenant je suis désolé d’écourter les présentations mais il faut que nous allions déjeuner. Nous avons passé une nuit… mouvementée, il faut qu’on récupère si vous voyez ce que je veux dire. »
Benoît sourit amicalement même si le libertinage des jeunes mariés le mettait très mal à l’aise. Pierre et Rébecca descendirent donc tandis que Marlène reconduisait son protégé à sa chambre.
- « Dormez bien, monsieur Duval, je reviens dans trois heures pour vous présenter Antoine et Tatiana.
- Merci, bon courage pour vos vérifications. »
Elle lui sourit et ferma la porte derrière elle. Il se déshabilla, se coucha et se laissa aller dans les draps frais de son lit. Et tandis qu’il sentait le sommeil venir, tandis qu’il se sentait glisser vers l’inconscient, il ne pouvait empêcher cette étrange sensation : cette sensation d’être tombé dans un asile de fou.
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